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Marianne Genévrier, L’interview

Interview-Marianne-Genevrier
Par Samantha Thouret Livet | Beehave

Par Samantha Thouret Livet | Beehave

[Retranscription de l’Interview vidéo du 21 octobre 2022]

Marianne Genévrier, consultante en management opérationnel, formatrice, diplômée notaire et fondatrice du cabinet NOTARIANNE depuis 2019, partage son expérience et son avis sur les nouvelles technologies. 

Passionnée par le notariat et la gestion de l’humain, Marianne accompagne les études et intervient dans le cadre de projets de recrutement, de conseil en management notarial et de management de la qualité.

 
1.Pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous à amener à créer Notarianne, votre cabinet de conseil en management dédié au Notariat ?  

 

“Je suis consultante en management et en gestion des Ressources Humaines au sein du cabinet Notarianne depuis 2019, donc depuis près de quatre ans.

J’ai suivi une formation très riche. Avant d’être certifiée par l’ESCP Business School, j’ai obtenu le diplôme supérieur du notariat à Lyon, j’ai travaillé en office pendant plusieurs années.

Ce qui m’a amené à créer NOTARIANNE c’est ma passion conjuguée pour l’environnement notariale et ensuite la gestion de l’humain. C’est aussi la conviction que de nombreux sujets avaient et ont besoin d’être traités dans le notariat, s’agissant des Ressources Humaines et du management.

Pour moi, il y avait urgence qu’une offre émerge en ce sens auprès des notaires et de leurs collaborateurs.

 

2.Notarianne est né du constat que les notaires ne reçoivent aucune formation en management dans le cadre de leur parcours universitaire.Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs/auditeurs  l’importance du rôle de notaire en tant que  chef d’entreprise ?

  

“Le chef d’entreprise notaire n’est pas qu’un juriste d’excellence, c’est déjà énorme, mais dans les faits, ça n’est pas suffisant.

Il est manager, il est aussi décisionnaire, il est acteur du changement et je pense que tout part de ce premier constat: le chef d’entreprise notaire n’est pas qu’un juriste, il est aussi manager.”

 

3. De plus en plus de notaires sont confrontés au stress, à la charge mentale et au burn-out, quels sont les conseils que vous donnez à vos clients pour pallier ces problématiques?

 

“De plus en plus de notaires, mais de plus en plus de collaborateurs aussi, et je pense qu’il est utile de le préciser.

La charge mentale, la surcharge mentale, le stress, le burnout… sont des sujets dont il faut parler aujourd’hui.

Se sont de vraies pathologies. A force de parler à tort et à travers de ce type de pathologie, on a peut être, laisser penser  qu’il était normal de se sentir épuisé, au bord de la noyade…

Non, ça n’est pas normal et il faut absolument prendre soin de soi, de sa santé, c’est fondamental. Fondamental pour soi, pour sa famille, pour ses proches, mais aussi pour l’entreprise qui ne pourra que mieux s’en porter.

Ensuite, inévitablement, il va falloir que l’on remédie au problème. A mon sens, ça ne sera possible qu’en amont, sans pansement, avec un véritable traitement des causes profondes, des dysfonctionnements qui ont causé ce type de pathologie.

Alors quel conseil je donne? Hé bien, il existe une solution, que propose le cabinet NOTARIANNE; il s’agit d’un diagnostic complet de l’état de santé de l’office qui intègre tout le monde dans le processus, pour que les solutions, qui seront ensuite apportées, embarquent l’intégralité de l’équipe, fassent sens. Apres tout, c’est ce que l’on recherche tous: le sens au travail. »

 

4. Les offices rencontrent depuis quelques années maintenant des difficultés liées au recrutement et la fidélisation de leurs collaborateurs.

 

“Il y aurait beaucoup de choses à dire.

D’un certain côté, je trouve cela assez sain que l’on est du se remettre en question dans le notariat, sur la qualité de nos recrutements, sur la qualité de recherche des candidats que l’on mène, sur la manière de rendre attractif son office, sur les conditions de travail, les conditions salariales, que l’on propose…

Cela fait presque cinq ans, maintenant, que le notariat vit des difficultés en matière de recrutement et je pense vraiment que ça a permis de grandes avancées. En revanche, cela a eu un effet pervers, qui est toujours présent: la surenchère.

Je ne suis pas favorable à cette surenchère, tant concernant les candidats qui peuvent abuser de cette situation et ne pas jouer la carte de l’équipe, que concernant les offices qui, pour recruter, ont été et sont toujours capables de tous les sacrifices.

La confraternité en a énormément pâti, je ne suis pas sûre que le notariat se soit retrouvé grandi de cette surenchère. Quoi qu’il en soit, les difficultés liées au recrutement et à la fidélisation, sont des défis que doit, aujourd’hui, relever le notariat.

C’est passionnant car cela passe inévitablement par une immense remise en question du fonctionnement en interne et de la philosophie de l’office dans ses embauches. C’est un travail que mène le cabinet auprès de ses clients et je trouve cela extrêmement intéressant, car on ne peut pas être plus dans l’humain.” 

 

5. Olivier Pontnau, notaire associé à Paris dit très justement: “ Nous sommes  une génération de défis. » La transformation digitale en fait partie.Considérez-vous la transformation digitale comme une opportunité ou un frein pour le développement des offices?

 

“J’ai envie de répondre ni l’un, ni l’autre. Pour moi, la transformation digitale n’est pas une fin en soi, elle n’est pas une solution en soi.

Je reviens toujours à l’usage que l’on va faire de l’outil et à la qualité de la conduite de changement que l’on va mener. Pour moi c’est ça qui est intéressant.

La transformation digitale, le management, tout ça est sujet à effet de mode et dans ces types d’effet de mode, à mon sens, il est à tout prix nécessaire d’éviter ce que l’on appelle le mimétisme organisationnel, c’est-à-dire qu’on irait tous vers un ou plusieurs outils de manière quasi systématique parce que les confrères ont pris cette décision avant nous et que c’est bien pratique et en l’occurrence ce n’est pas une bonne manière de gérer sa structure.

Chaque office est unique et nécessite de fait une prise de décision personnalisée qui ne sera possible que si on a fait l’effort de suivre des indicateurs, de les comprendre, de les interpréter. Des mesures bien précises que l’on aura au préalable co-construit avec son équipe.

Cela fait beaucoup, j’en suis consciente, mais c’est un préalable nécessaire et même indispensable.

Donc pour vous répondre, à mon sens, la transformation digitale peut être une opportunité, elle peut être également un frein, si elle est mal conduite, ça dépend vraiment des ambassadeurs du changement et de la conduite du changement qui sera menée en interne.”

 

6. De nombreuses plateformes digitales pour aider les notaires dans leur gestion quotidienne ont vu le jour ces dernières années (comme Quai des notaires, Fox Not, ou encore Beehave). Que pensez-vous de cette émergence? 

 

« Je pense que le notariat est chanceux d’avoir tous ces cerveaux en permanente ébullition, pour améliorer le rendement. Je suis très favorablement intéressée par ces plateformes, qui visent à améliorer la qualité de vie au travail.

Une chance aussi que ces plateformes soient toutes très différentes et possèdent leurs propres philosophies, leurs raisons d’être.

Pour que cela fonctionne, en tout cas pour chacun, il faudra, bien entendu, que chacune soit très particulière, voire unique et que ce ne soit pas des plateformes qui proposent le même service.

Pourquoi cet intérêt pour la profession? Je ne saurais vous répondre, très certainement parce que l’environnement notarial attire. Dans tous les cas, c’est une bonne chose que l’on essaye, par les moyens qui nous sont actuels, en 2022 presque 2023, d’améliorer la gestion quotidienne de l’office et du travail, pour les collaborateurs.”

 

7. L’adage dit que “les données sont le nouvel or noir”. Nous allons prochainement optimiser notre solution de tableaux de bord intuitifs. Une recommandation sur les indicateurs clés à ne pas manquer?

 

“Le sujet des indicateurs est fondamental en management, c’est l’un de mes chevaux de bataille!

Les indicateurs clés dépendent des objectifs qui sont les nôtres. La satisfaction collaborateur, la satisfaction client, à mon sens doivent être mesurées en permanence.

Mesurer le rendement c’est bien, mesurer la charge de travail, vérifier la motivation, l’épanouissement, à mon sens doit devenir systématique aujourd’hui.

Des idées, j’en ai pleins, des centaines mais comme la boîte à outils du parfait manager n’existe pas, on va devoir être inventif, on va devoir être créatif, pour toujours coller à la stratégie de l’office.

C’est avec cette philosophie, cette mentalité que j’accompagne les notaires et leurs équipes, toujours sur du sur mesure.

Les tableaux de bord, oui, les tableaux de bord du voisin, non, des tableaux de bord sur mesures et personnalisés pour l’office qui permet de remplir ses objectifs, mille fois oui ! C’est comme ça qu’on avance.” 

 

8. Beehave propose des solutions pour aider les notaires à mieux piloter leurs études tout en gagnant du temps grâce à l’automatisation. Si vous deviez NOUS donner un conseil en tant que legaltech, lequel serait-ce ? 😁

 

“Vous démarquer, toujours, jouer la carte du sur mesure pour connaître d’abord sa cible sur le bout des doigts et répondre à ses besoins au pied levé. Je pense que c’est le conseil que je pourrais vous donner, mais ça fait plus d’un ça, non?” 

 

9. Des passions en dehors de la GRH, le notariat et l’entreprenariat?

 

“En dehors du travail, oui bien sûr !

Des choses très simples, finalement: j’aime particulièrement faire du sport, bouger, passer des bons moments avec les gens qui comptent pour moi. Finalement je m’embarrasse assez peu du superflu et dans le personnel comme dans le professionnel, c’est c’est d’abord l’humain avant tout.”

 

10. Qu’est-ce qu’est la première chose qui vous fait sourire le matin au réveil ?

 

“Me dire que j’ai de la chance, je suis en bonne santé. Je me réveille à côté de l’homme que j’aime, je fais un métier que j’aime, qui donne du sens à mon investissement. J’habite dans une région que j’aime, donc finalement que demander de plus!”

 

Merci Marianne.

 

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